Tony Parsons : l’orateur radical de la non-dualité
Dans le monde foisonnant de la spiritualité contemporaine, rares sont les voix qui provoquent autant de fascination et de controverses que celle de Tony Parsons. Ancien homme d’affaires britannique devenu figure emblématique de la non-dualité, Parsons s’est imposé au fil des décennies comme l’un des porte-parole les plus radicaux de ce courant. Son message est sans concession : l’illumination n’existe pas pour une personne, car il n’y a jamais eu de personne séparée.
Un parcours atypique
Né en 1933 en Angleterre, Tony Parsons n’a pas suivi de formation religieuse ni de chemin spirituel conventionnel. Après une carrière dans le commerce international, une expérience dite de « révélation spontanée » bouleverse sa vie. Ce basculement le conduit à partager, à partir des années 1990, sa compréhension de ce qu’il appelle « l’évidence non-duelle ». Ses conférences, organisées en Europe, aux états-Unis et en Asie, attirent un public varié, souvent composé de chercheurs spirituels désillusionnés par les approches traditionnelles.
L’héritage d’une parole vivante
Au fil des années, Tony Parsons a publié plusieurs ouvrages — dont The Open Secret (1995), devenu un texte de référence pour de nombreux chercheurs — traduits dans plusieurs langues. Ces livres prolongent son intervention publique, mais c’est surtout dans la rencontre directe que son message résonne.
Aujourd’hui, à plus de 90 ans, il continue d’animer des séminaires, rappelant inlassablement que la non-dualité ne peut être comprise par l’intellect. Plus qu’un enseignement, Tony Parsons propose une résonance, une invitation à percevoir que ce qui est cherché a toujours été là.
Tony Parsons : l’écho silencieux de la non-dualité
Dans le vaste paysage contemporain de la spiritualité, Tony Parsons occupe une place singulière. Non pas en tant que maître au sommet d’une lignée, ni comme guide prodiguant une méthode, mais comme une voix radicale qui résonne dans le silence intemporel de la non-dualité.
Son enseignement, si tant est qu’on puisse encore parler d’enseignement, il dissout les cadres habituels de la recherche spirituelle pour pointer vers l’évidence nue : il n’y a jamais eu personne pour chercher, ni personne pour trouver.
L’absence comme révélation
Parsons insiste sur ce qu’il nomme « l’impersonnel ». Là où beaucoup de traditions invitent à un chemin, une progression ou une discipline, lui souligne l’absence de trajectoire. Selon lui, il n’existe aucun individu séparé, aucun « moi » qui puisse atteindre l’illumination. Ce que l’on appelle la « réalisation » n’est pas une conquête, mais plutôt une disparition : la chute de l’illusion d’une identité personnelle.
Ce message, abrupt et déroutant, a quelque chose d’alchimique. Comme si les mots de Parsons, prononcés dans une tonalité calme et directe, servaient moins à informer qu’à désarmer. L’ego, bousculé, n’a plus de terrain solide où s’installer. Ce n’est pas une promesse de félicité personnelle, mais une ouverture vers le sans-nom, vers le simple « ce qui est ».
Le paradoxe vivant
Beaucoup trouvent dans ses réunions une forme de déstabilisation profonde. Parsons ne propose ni méditation, ni pratique, ni rituel. Pourtant, dans cette absence de méthode, quelque chose s’ouvre : un paradoxe vivant. Son discours, parfois tranchant, agit comme une porte invisible. Les chercheurs sincères y découvrent que le chercheur lui-même est un mirage.
Cette radicalité n’exclut pas une douceur subtile : le mystère qui s’exprime à travers Tony Parsons n’est pas celui d’un dogme, mais d’une présence impersonnelle. Comme le vent, il souffle sans origine, ne laissant derrière lui que l’espace ouvert du non-savoir.
Un écho intemporel
Tony Parsons rappelle, à sa manière, les grands mystiques qui, au fil des siècles, ont témoigné de l’inexprimable : Maître Eckhart, Ramana Maharshi, ou encore les poètes soufis. Mais son langage est contemporain, débarrassé de symboles religieux. Il parle à l’homme moderne en quête de vérité brute, directe, sans compromis.
L’expérience qu’il désigne ne peut être contenue dans des concepts. Elle est le jaillissement simple de ce qui a toujours été là : l’unité indivisible, l’être sans second. En ce sens, Tony Parsons n’enseigne pas, il résonne.
Extrait du livre "Tout ce qui est"
Autant vous prévenir tout de suite, je ne suis pas quelqu’un d’illuminé et personne dans cette pièce ne le deviendra jamais. Il n’existe rien de tel qu’une personne illuminée. C’est une contradiction dans les termes.
J’aimerais ajouter que ce qui se passe ici n’est pas un enseignement, de quelque sorte que ce soit. Il n’est rien qui soit enseigné ici, car il n’est personne ici qui ait besoin d’être enseigné.
Tout ce qu’il y a ici, véritablement, ce sont des amis appliqués à se souvenir de quelque chose. Simplement en train de se rappeler quelque chose qu’il est possible que nous considérions perdu ou égaré. Certains se sont souvenus - et pas mal d’autres aussi dans cette pièce ont eu un parfum ou un aperçu de ce qu’ils s’imaginaient être perdu.
Et la nature de ce que nous pensons être perdu est la présence, l’Être intemporel. C’est totalement et complètement simple - la chose même dont nous nous languissons plus que toute autre est en fait totalement et complètement simple, immédiate et disponible. Étrangement, la chose que nous désirons par-dessus tout ne nous a jamais quitté.
En termes simples, tout ce qui se passe est que lorsque nous sommes de très jeunes enfants, il y a simplement être, sans le savoir d’être. Il y a simplement existence, être. Et puis quelqu’un survient en disant : « Vous êtes Paul » ou « Vous êtes Marie » - « Vous êtes une personne. » Ensuite, d’une façon ou d’une autre, l’esprit, - la pensée « je », l’identité, l’idée « je suis une personne » - s’empare de l’énergie d’être et l’identifie en tant que Paul, Marie ou je ne sais quoi. Elle accapare l’être et lui donne un nom. Les mots commencent, les étiquettes apparaissent et toute cette idée « moi » se met en branle et devient la principale dominante de la vie.
Si vous regardez le monde apparent dans lequel nous vivons aujourd’hui, tout tourne autour du « moi », tout est centré sur la réussite ou l’échec de « la personne ».